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« Je me demande si je ne vais pas me lancer un jour dans la compétition » : la nouvelle fièvre des échecs
« Je me demande si je ne vais pas me lancer un jour dans la compétition » : la nouvelle fièvre des échecs

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time38 minutes ago

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« Je me demande si je ne vais pas me lancer un jour dans la compétition » : la nouvelle fièvre des échecs

Nous sommes en avril 2020, en pleine crise pandémique. Thomas Le Montréer, 25 ans à l'époque, est reclus chez lui, comme des millions de Français. Pour passer le temps, il dévore des séries, lit des livres et se met à jouer aux échecs en ligne. « Je n'avais pas pratiqué cette discipline depuis mon enfance. Je m'y suis adonné frénétiquement avec des joueurs de tous horizons, de toutes nationalités », se souvient ce responsable de clientèle à la recherche d'un emploi. Deux ans plus tard, en arrêt maladie, immobilisé chez lui pendant plusieurs semaines, il se remet à fréquenter des plateformes de jeu d'échecs en ligne. « Cela m'a permis de m'aérer la tête par rapport à mes soucis d'alors. Je privilégiais des parties ultrarapides, en une, trois ou cinq minutes comme le blitz. De véritables doses d'adrénaline ! » Aujourd'hui installé à Bordeaux et fort de l'expertise acquise « on line », Thomas fréquente régulièrement - essentiellement le mardi soir et le week-end - un « café échecs » du chef-lieu de la Gironde. Il y retrouve des partenaires de jeu, dont certains sont devenus de « vrais amis ». « Rien de tel que de jouer en présentiel, comme on dit. Cela représente une véritable valeur ajoutée de retrouver de l'incarnation. Grâce à une application, nous pouvons planifier des mini-tournois dans les bars qui nous accueillent. Je me demande si je ne vais pas me lancer un jour dans la compétition », sourit-il. Messi, Ronaldo, Djokovic, Wembanyama… À l'instar du tennis de table, le jeu d'échecs connaît, ces dernières années, une renaissance spectaculaire dans l'Hexagone. Aux premières loges pour enregistrer et capitaliser sur cette embellie, la Fédération française des échecs (FFE) confirme que son nombre de licenciés a grimpé en flèche, passant de 50.000 adhérents en 2019 à près de 80.000 aujourd'hui, dont 60 % de joueurs de moins de 20 ans. Selon plusieurs estimations concordantes, un Français sur dix jouerait occasionnellement ou régulièrement à ce jeu, dont l'origine remonte au VI e siècle dans le nord-est de l'Inde (voir encadré). Dates clés VI e siècle. Apparition en Inde du chaturanga, ancêtre des échecs modernes. VII e -IX e siècles. Le jeu évolue en Perse sous le nom de shatranj, puis se diffuse dans le monde arabe et en Europe. XV e siècle. Transformation des règles en Europe, notamment avec l'introduction de la dame puissante et du roque, un coup spécial permettant au roi et à une tour de se déplacer simultanément. Les échecs deviennent un jeu plus dynamique et stratégique. 1886. Premier championnat du monde officiel, remporté par l'Autrichien Wilhelm Steinitz (1836-1900). 1924. Fondation de la Fide (Fédération internationale des échecs). 1950. Premiers titres de grand maître attribués. 1997. Deep Blue, un ordinateur d'IBM, bat Garry Kasparov, l'un des plus grands joueurs d'échecs de l'histoire. Une avancée marquante dans l'intelligence artificielle. 2020. Explosion de la popularité des échecs en ligne, notamment grâce à la série « Le Jeu de la dame » (Netflix) et aux plateformes comme et La Fédération internationale des échecs (Fide) évalue à près de 600 millions le nombre de pratiquants dans le monde, ce qui fait de ce jeu l'un des plus pratiqués et des plus universels, traversant les cultures, les générations et les continents. Mais comment, dès lors, analyser le regain, notamment en France, de ce jeu de plateau - pour mémoire 64 cases, 32 pièces de 6 formes et 2 couleurs - que ses thuriféraires n'hésitent pas à qualifier de « Formule 1 de l'esprit » et dont les règles n'ont évolué qu'à la marge depuis mille cinq cents ans ? Rembobinons. Au coeur de la deuxième vague de Covid-19, à l'automne 2020, la plateforme Netflix sortait la mini-série baptisée « Le Jeu de la dame » (« The Queen's Gambit », en version originale). Centrés sur le parcours d'une jeune prodige des échecs issue d'un milieu modeste, interprétée par la solaire Anya Taylor-Joy, ses sept épisodes ont mis en émoi plus de 60 millions de foyers dans le monde en seulement quatre semaines, devenant l'une des séries originales Netflix les plus regardées de tous les temps. « Cette série a bouleversé les représentations traditionnelles du jeu et de ses pratiquants, et a joué un rôle majeur dans sa démocratisation en France et dans le monde. Un succès qui n'est pas retombé, bien au contraire », se réjouit Eloi Relange, président de la FFE depuis 2021, lui-même multiple champion de la discipline et titulaire du titre prestigieux - et décerné à vie - de « grand maître international ». Surfant sur cet engouement planétaire, de plus en plus de stars du sport n'hésitent pas à s'afficher devant un échiquier, à l'image des footballeurs Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, du tennisman Novak Djokovic ou encore du prodige français de la NBA Victor Wembanyama, passionné d'échecs depuis son enfance et à l'origine d'un tournoi entre superstars du parquet qui se déroulera ce mois-ci à Las Vegas. Sens tactique et concentration Le sous-texte des démarches promotionnelles de ces champions, sincères ou habilement mises en scène ? Les échecs ne sont pas un simple loisir, mais bel et bien une école du sens tactique, de la concentration extrême et de la prise de décision sous pression. « Les échecs stimulent la réflexion, l'intuition et la stratégie. C'est un jeu à la fois mystérieux, exigeant et profondément élégant. Pas étonnant qu'il plaise dans une culture française où il existe une véritable affection pour les jeux de l'esprit », vante Mitra Hejazipour, une joueuse d'échecs franco-iranienne au parcours aussi impressionnant que courageux. Née en 1993 à Mechhed, en Iran, cette prodige du plateau fut exclue de l'équipe nationale de la République islamique en 2019 pour avoir retiré son voile lors d'un tournoi à Moscou, en signe de protestation contre les restrictions imposées aux femmes. Réfugiée en France, naturalisée en 2023, elle remporte le championnat de France d'échecs féminin la même année, devenant une figure de proue de la discipline dans l'Hexagone. L'essor du jeu en ligne Outre le succès de la série « Le Jeu de la dame », la montée en puissance du jeu d'échecs en ligne au cours de ces dernières années représente l'un des facteurs déterminants de son expansion. Des plateformes de compétition comme Lichess, créée en 2010 par le Français Thibault Duplessis, un développeur français passionné d'échecs et de logiciels libres, ou ont ainsi permis à des milliers de joueurs de tous niveaux de s'affronter à toute heure du jour et de la nuit. Entre 2010 et 2022, le leader mondial a annoncé être passé de 1 million à 100 millions d'utilisateurs. Et de 200 millions de parties jouées par mois en 2020, il est passé à plus de 600 millions en 2024 ! « Cette effervescence en ligne a indiscutablement démocratisé l'accès au jeu et réactivé l'intérêt d'anciens joueurs », constate Eloi Relange. À l'image de Félix Revert, 34 ans, data scientist basé à Bordeaux. Après avoir appris à jouer aux échecs à l'âge de 6 ans, il s'y est remis activement ces dernières années, via les jeux en ligne, dont la pratique l'a rendu « limite addict », reconnaît-il volontiers. Il y a trois ans, il a intégré un club d'échecs non loin de chez lui, a (re) pris des cours avec un grand maître de la discipline et dévoré les livres de référence sur le sujet. « Ces ouvrages sont indispensables pour progresser. Certains se concentrent sur les ouvertures, d'autres nous entraînent pour résoudre des combinaisons tactiques complexes », explique-t-il. Engagé depuis peu dans des compétitions, Félix a constaté de gros progrès dans son jeu, résultats de ses efforts. Ils lui ont permis de se hisser à l'excellent niveau de 1950 au classement Elo (du nom du mathématicien américano-hongrois Arpad Elo qui l'a élaboré), qui fait référence dans l'univers des échecs. « J'ai toujours été passionné par ce jeu mais, quand j'étais ado, les joueurs étaient considérés comme des geeks, donc je ne mettais pas trop ce hobby en avant », confie cet adepte d'un jeu offensif sur l'échiquier. Actuellement à la recherche d'un emploi, il pense que sa pratique des échecs représente un atout non négligeable sur un CV. « La pensée stratégique, la gestion du temps, l'anticipation des mouvements adverses sont des compétences recherchées en entreprise », souligne-t-il. Un carton sur les réseaux sociaux Egalement adepte du jeu sur la Toile, Olivier Nouchi, 32 ans, est devenu prof d'échecs en ligne il y a quatre ans. Singularité de son parcours, il n'a commencé à pratiquer qu'à l'âge de 22 ans, alors que les spécialistes fixent généralement l'âge idéal pour s'initier autour des 6 à 8 ans, au moment où les enfants développent des capacités de concentration et de raisonnement propices. « Un ami m'avait offert le livre 'Les Echecs pour les nuls', je l'ai dévoré et suis devenu accro à ce jeu aux possibilités infinies », raconte-t-il. Enseignant en sciences et en informatique depuis plusieurs années, il dispose de compétences pédagogiques très utiles vis-à-vis de ses élèves. « Les échecs permettent de progresser dans la vie et de mieux se connaître. Quand on joue, on joue parfois contre soi-même », assure-t-il. Portés par la vague du jeu en ligne, de nombreux youtubeurs, tiktokeurs et autres streamers à l'image de Blitzstream (le Français Kevin Bordi) ont conquis un jeune public friand de formats rapides et spectaculaires et de contenus humoristiques. Inoxtag, 23 ans, l'un des youtubeurs les plus suivis de France, s'est lancé un nouveau défi après son ascension de l'Everest : partager sa passion pour les échecs avec ses jeunes abonnés en organisant notamment des tournois, dont l'un des plus récents a dépassé les 1,6 million de vues. « Ces contenus sont particulièrement télégéniques. La dimension sportive des échecs est décuplée. Pas étonnant que cela fasse un carton », admire Jules Stimpfling, cofondateur du média Le Crayon (35 salariés), lui-même grand passionné d'échecs, notamment en version « 2.0 ». Cet enthousiasme juvénile qui attire de plus en plus d'adeptes n'est pas sans réjouir la FFE. « Tous ces jeunes ne savaient pas forcément que notre sport était un jeu de plateau 'réel'. Beaucoup d'entre eux poussent la porte de l'un de nos 1.000 clubs dans l'Hexagone. Mais les nouveaux venus ne sont pas seulement des jeunes ou des enfants, il y a également des trentenaires motivés par leur expérience en ligne, et les tournois hybrides (en ligne et en présentiel) se multiplient », se réjouit Eloi Relange, qui rappelle que la FFE a lancé il y a trois ans un vaste programme pour promouvoir les échecs en tant qu'outil pédagogique (voir encadré). Les échecs de la réussite Lancé par la Fédération française des échecs (FFE) en 2022 en partenariat avec le ministère de l'Education et de la Jeunesse, le programme Class'Echecs vise à initier les élèves du primaire à cette discipline. Basé sur le volontariat des enseignants, ce dispositif met à leur disposition des ressources pédagogiques adaptées. « Activité ludique, sportive et intellectuelle, les échecs mobilisent la mémoire, la logique, la concentration et la résolution de problèmes », souligne la FFE. Autant de compétences qui font écho au socle commun de connaissances, de compétences et de culture que les élèves français doivent avoir acquis à l'âge de 16 ans. Dès 2018, les mathématiciens Cédric Villani et Charles Torossian préconisaient l'apprentissage de la discipline à l'école dans leur rapport « 21 mesures pour les mathématiques ». Les bénéfices de ce programme ont été reconnus par la Dgesco (Direction générale de l'enseignement scolaire), qui a sélectionné la FFE parmi les trois fédérations lauréates du Plan national de formation (PNF) en 2024. Cette distinction a permis de former plus de 600 professionnels de l'Education nationale à l'intégration des échecs dans l'apprentissage scolaire. Cet afflux de nouveaux joueurs, François Lecouvey le constate chaque semaine. Président du club de Triel-sur-Seine (Yvelines), qu'il a porté sur les fonts baptismaux en 2015, ce statisticien de profession, « qui ne joue pas en ligne », se félicite d'avoir vu doubler le nombre de ses licenciés depuis 2020. « Nous sommes 80 aujourd'hui, avec un spectre d'âge de 6 ans à 87 ans. Nous sommes engagés dans des tournois dans l'ensemble de notre département et pratiquons beaucoup les parties intergénérationnelles en interne, ce qui génère une sacrée ambiance », décrit-il. De quoi susciter l'intérêt, assure-t-il, de nombreux parents désireux de détourner leur progéniture des écrans et de renforcer leur concentration via les échecs. Place aux filles ! La dynamique d'expansion bien réelle du jeu masque toutefois une disparité majeure que le milieu peine à combler : la faible représentation des femmes autour de l'échiquier. Elles représentent seulement 20 % des licenciés, un chiffre constant depuis une dizaine d'années. La faute à qui ? Selon les spécialistes, les échecs ont longtemps été perçus comme un bastion masculin. Bien qu'il s'agisse d'un jeu purement intellectuel, il a été historiquement associé à des qualités dites « masculines » comme la combativité ou l'agressivité stratégique. Sans parler des stéréotypes transmis dès l'enfance qui orientent filles et garçons vers des activités différentes. « C'est le cercle vicieux. Lorsqu'une jeune fille se tourne vers un club, il y a beaucoup de garçons inscrits. Ce qui peut provoquer une méfiance de sa part », explique Eloi Relange, qui avait lancé un plan de féminisation il y a quelques années visant à favoriser une égalité réelle entre hommes et femmes. « Je vois souvent des garçons tenter d'expliquer aux filles les subtilités du jeu avec de la condescendance. Nos entraîneurs doivent être vigilants sur ce sujet », fait remarquer François Lecouvey. Bref, ni plus ni moins que du « mansplaining » ! « Quand je suis arrivée en France, j'ai découvert qu'il existait encore de vraies inégalités, rappelle Mitra Hejazipour. Il y a deux ans, les joueuses de l'équipe de France étaient rémunérées deux fois moins que leurs homologues masculins dans les compétitions internationales. Heureusement, les très bons résultats de l'équipe féminine ont permis de corriger cette injustice. La fédération a enfin mis en place une égalité de traitement. Mais il reste beaucoup à faire. » Assurément, mettre en avant des profils féminins comme cette incroyable championne franco-iranienne, ou d'autres, serait de nature à susciter des vocations chez les petites filles !

Michael Kliger : « Il faut ajouter de l'émotion »
Michael Kliger : « Il faut ajouter de l'émotion »

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time39 minutes ago

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Michael Kliger : « Il faut ajouter de l'émotion »

Vous avez invité en Sicile quelques-uns de vos clients les plus fidèles. Depuis combien de temps Mytheresa met-elle en oeuvre des initiatives axées sur l'expérience client ? Nous l'avons bien sûr toujours fait, depuis nos débuts en 2006, mais quand je suis arrivé, il y a dix ans, nous n'avions qu'un seul personal shopper. Nous en comptons 130 aujourd'hui, sur tous les continents. Nous faisons environ 50 événements par an, certains locaux d'autres internationaux. Hier par exemple, nous organisions un dîner à Los Angeles pour la fondation d'un de nos clients. Aujourd'hui, à Taormine, nous sommes 90 venus du monde entier. C'est après le Covid-19, en 2022, que nous nous sommes mis à organiser de tels événements pour nos clients. Bien sûr, ils peuvent sans nous réserver deux jours au San Domenico Palace, mais ce que nous leur offrons c'est aussi de rencontrer les designers et d'autres clients avec lesquels ils sympathisent et vivent un moment unique. Vous avez déjà organisé des événements de ce type avec Dolce & Gabbana ? Oui, nous lançons cet été la neuvième collection exclusive avec eux. Après Capri l'an dernier, Portofino en 2023 et Miami l'année précédente, Taormine est le quatrième événement de ce type. Hier soir, des clients munichois ont sympathisé avec un couple de Kuala Lumpur, ils ont décidé de se revoir ! Mytheresa est un club. En faisant leur shopping sur Mytheresa, ils savent qu'ils sont au bon endroit, qu'ils appartiennent à la bonne communauté. Les top clients, comme vous les appelez, représentent quel pourcentage de vos clients ? Environ 3,5 %. Nous avons 1 million de clients et nos top clients sont autour de 32 000-36 000. Quelle part du chiffre d'affaires représentent-ils ? Autour de 40 %, c'est une règle qui s'applique dans le luxe en général. Et parmi ces 32 000 à 36 000 personnes, la même règle s'applique : 3,5 % font 40 % du chiffre. Sont-ils impactés par les changements de direction artistique à la tête des maisons ? Pas vraiment, ce qui compte c'est le produit. Les clients même très importants ne connaissent pas forcément les noms des directeurs artistiques des maisons mais ils aiment leurs produits… C'est en cela que la constance compte et c'est ça qui rend Dolce & Gabbana si forts, ils sont fidèles à leur style joyeux et la mode doit apporter de la joie. Quelles stratégies sont mises en place pour renforcer la fidélité de vos clients ? Nous sommes je trouve très similaire aux métiers de l'hospitalité, nous devons avoir un niveau de qualité et de rapidité. Nous n'avons pas le droit à l'erreur. Le site doit être facile, si l'expérience s'avère mauvaise, vous ne reviendrez plus sur Mytheresa. C'est une dichotomie : la rapidité et l'efficacité ne sont pas les adjectifs qui viennent à l'esprit quand on parle de luxe, il nous faut donc ajouter de l'émotion. Personnaliser l'accueil, accompagner dans la sélection des pièces et offrir des moments magiques. C'est ce que nous essayons de faire avec ces voyages et nos personal shoppers. Appliquerez-vous les recettes de Mytheresa aux plateformes Yoox et Net-a-Porter, que vous avez acquises le 1er mai dernier ? Nous sommes très différents, même si nous sommes regroupés sous l'ombrelle LuxExperience. Nous devons conserver nos propres identités tout en partageant notre IT, domaine dans lequel, je pense, nous ne sommes pas trop mauvais. Savez-vous que nous ne partageons que 10 % de nos clients ? La clientèle et la vibe entre les plateformes sont différentes. Mais nous devons investir pour que Net-a-Porter redevienne ce qu'elle a été, pour à la fois retrouver leur clientèle et en attirer une nouvelle. Nous annoncerons bientôt quelque chose dans ce sens. Quelles innovations technologiques avez-vous intégrées pour améliorer l'expérience d'achat en ligne ? Depuis le début, notre data est très compétitive. Il faut souligner qu'en termes de taille il n'y a rien de pire que la mode ! Un 38 en France n'est pas un 38 en Italie et le 38 allemand est encore différent… Les clefs résident dans la data, et maintenant dans l'IA, qui nous aide énormément. Mais rien ne remplace l'émotion, la relation que l'on crée avec les gens. C'est pour cette raison que nous sommes passés de 1 à 130 personal shoppers… Où les avez-vous recrutés ? Un peu partout, au sein de compagnies aériennes, d'hôtels - comme je disais, nos métiers sont très semblables. Ils ont en commun l'amour de la mode, le sens du service et de l'empathie. Quelles autres expériences Mytheresa offre-t-elle à ses clients les plus fidèles ? Nous voulons qu'ils rentrent chez eux avec une histoire. Ça peut être un dîner au Palazzo Rocca à Venise avec la Double J, suivi le lendemain par une séance de méditation dans les salons de l'Aman Venice sur le Grand Canal, avec des fresques de Tiepolo au plafond, un cours pour apprendre à faire des pizzas avec Kiton à Naples… Nous sommes toujours en adéquation avec l'ADN de la marque. Nous souhaitons que nos clients reviennent chez eux avec une expérience qu'ils n'auraient pas pu acheter, eux qui ont des budgets parfois illimités. Ici, ils garderont le souvenir de Taormine « Dolce & Gabbanisée » à vie !

La marche pour penser, décider et créer
La marche pour penser, décider et créer

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time39 minutes ago

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La marche pour penser, décider et créer

C'est au cours d'une marche en campagne que la vie de Chiara Kirschner a « basculé ». Elle traversait alors ce qu'elle appelle une « crise d'autonomie », la difficulté à se tenir à juste distance des siens et des autres. Une marche inspirante qui l'a conduite à quitter le marketing et le monde universitaire pour le mentorat créatif. Elle expose en détail (méthodologie, exemples, exercices pratiques) son concept de « marche d'inspiration » dans Marcher pour décider (Vuibert, 192 p., 23 euros). La thèse de son « art de l'itinérance » : être attentif aux stimuli environnants permet de trouver des réponses à ses questions et faire poindre de nouvelles idées. À saluer aussi, l'édition en poche de l'excellent Je marche donc je pense, de Roger-Pol Droit et Yves Agid (Albin Michel, 224 p., 8,90 euros). Les passionnants regards croisés d'un philosophe et d'un neurologue sur la marche.

Création d'un nouveau parquet spécialisé : « Les fraudeurs fiscaux seront traités comme les grands narcotrafiquants »
Création d'un nouveau parquet spécialisé : « Les fraudeurs fiscaux seront traités comme les grands narcotrafiquants »

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timean hour ago

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Création d'un nouveau parquet spécialisé : « Les fraudeurs fiscaux seront traités comme les grands narcotrafiquants »

Onze ans après la création du Parquet national financier (PNF), un nouveau jalon dans la lutte contre la délinquance économique et financière complexe vient d'être discrètement posé avec la création du Parquet national anti-criminalité organisée (PNACO) par la loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Initialement imaginé comme un parquet « anti-stupéfiants » visant à accroître l'efficacité de l'appréhension et de la répression des narcotrafiquants de grande envergure, objet d'un chantier initié fin 2023, ce nouveau parquet à compétence nationale a finalement vu son champ de compétences s'élargir à l'ensemble de la criminalité organisée à condition qu'elle soit « d'une très grande complexité », un critère aussi flou qu'ambitieux. C'est ainsi que la fraude fiscale, à l'instar du blanchiment et de l'abus de confiance, si la circonstance de bande organisée est retenue, est entrée dans le giron du PNACO au fil des discussions parlementaires, alors qu'elle en était encore exclue il y a quelques mois. Un domaine initialement réservé au PNF Contrairement au PNF dont l'objectif était de permettre, grâce à des magistrats spécialisés, la compréhension fine de circuits financiers complexes, le PNACO s'inscrit dans une logique autrement offensive : le démantèlement rapide et l'éradication des réseaux, coûte que coûte. S'il est vrai que depuis plus de dix ans, sur le modèle des Etats Unis, le PNF et les JIRS (juridictions interrégionales spécialisées) ont à leur disposition un arsenal de techniques spéciales d'enquête inspirées de la lutte contre le terrorisme et particulièrement attentatoires aux libertés, comme les cyber infiltrations ou les sonorisations dans des lieux privés en enquête préliminaire, la philosophie analytique et la pratique du PNF n'ont pas conduit à une utilisation massive de celles-ci. DZ mafia, fraudeurs fiscaux : même combat En réunissant sous une même autorité la lutte contre le narcotrafic et celle contre la fraude fiscale en bande organisée, l'approche et le traitement vont changer : les fraudeurs fiscaux seront assimilés aux grands narcotrafiquants et traités comme tels. Le PNACO s'inscrit dans une logique autrement offensive : le démantèlement rapide et l'éradication des réseaux, coûte que coûte. Pour s'en convaincre, il suffira de noter que le législateur a fait évoluer le statut de « repenti fiscal » dans les mêmes termes que celui applicable aux criminels, en accroissant la réduction de peine offerte en échange d'une coopération avec les autorités. Ce changement de paradigme profond interroge car, si la fraude fiscale est une menace majeure pour l'ordre public économique, elle ne tue pas. Alors même que le Conseil constitutionnel avait pu censurer l'usage envisagé par le législateur de certaines des techniques d'enquête spéciales les plus coercitives pour les infractions fiscales, précisément parce qu'elles ne constituaient pas « en elles-mêmes une atteinte à la sécurité, à la dignité ou à la vie des personnes », la compétence du PNACO est une véritable révolution copernicienne. Ordre public économique et Etat de droit Au-delà des conflits de compétences matérielles qui naîtront de la coexistence du PNACO et du PNF pour traiter des affaires de fraudes fiscales organisées et (très) complexes, la question de la qualification des faits, pour laquelle le parquet est quasiment souverain, sera déterminante pour le traitement qui sera réservé aux délinquants économiques ou à ceux soupçonnés de l'être avec, au centre, la question essentielle des libertés consubstantielles à l'Etat de droit et des moyens nécessaires et pertinents à leur défense. Cette nouvelle architecture, entérinée par le Conseil constitutionnel, entrera en vigueur à compter du 5 janvier 2026. Nul doute que les magistrats du PNACO s'empareront sans trembler de leur mission consistant à réprimer toujours plus sévèrement la fraude fiscale. La récente tentative du législateur de transformer en crime le délit d'escroquerie aux finances publiques en bande organisée, finalement censurée par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 26 juin dernier pour des motifs de forme, s'inscrit dans cette dynamique répressive.

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